photographie © Gaétan Clément
Note d’intention :
Ce spectacle de théâtre, tous publics, répond à un besoin de créer une forme d’expression artistique libre de toute contrainte, dans le cadre du mouvement surréaliste dont Jacques Prévert se revendiquait. L’ensemble des textes de cette création entend valoriser l’imaginaire et l’inconscient, en réaction au contexte meurtrier de la première guerre mondiale, à l’absurdité et l’oppression sociale ordinaire que dénonçait Dada. Nous avons choisi de d’adapter cet ensemble à notre époque.
L’art théâtral devient alors un moyen de transformation du monde au sens social et politique autant qu’intime, avec pour but ; retrouver l’unité du rêve et de la réalité. Les textes de Jacques Prévert que nous avons choisi, s’inscrivent dans ce mouvement en respectant la fibre réaliste, l’engagement de l’auteur et sa propre symbolique poétique. En faisant ce choix de monter certains de ses textes, nous nous accordons le choix du questionnement social dans un contexte pesant d’une crise sanitaire, sociale, économique et politique.
Nous voulons faire place au jeu, à l’absurde, au rire, à l’imaginaire, à l’inconscient de chacun, mais pas seulement. Prévert a dénoncé avec virulence le contexte politique de son époque, la montée des extrêmes, l’avidité du pouvoir, le cynisme des politiciens. Il a su donner au peuple, aux enfants, aux éléphants, aux baleines et aux oiseaux. Nous nous inscrivons dans cette forme théâtrale politico-poétique. Le spectacle est conçu à différents niveaux de lectures, un jeu drôle et clownesque s’entremêle à la vision critique de l’auteur.
Quatre comédiens-nes évoluent sur un grand pré vert au sol avec un fond noir au lointain derrière lequel ils disparaissent sur le dernier tableau en faisant découvrir de grandes images descriptives sur le pendrillon noir. Les textes sont déclamés dans une chorégraphie où les corps et les costumes expriment une sorte de folie descriptive de situations absurdes. Le travail de synchronisation entre les artistes au plateau est particulièrement précis et chorégraphié, comme dans une danse surréaliste. Des gestes, des postures ou des intonations rappellent des évènements contemporains, politiques ou artistiques connus du grand public afin que chacun puisse trouver ses propres références, et/ou son identification. Chaque accessoire ou costume dessine un personnage un peu fou et changeant. Le ton est grinçant, ironique et drôle.
Mise en scène : Marie Sciascia
Jeu : Claire Maxime
Claude Jacquet
Christophe Jaillet
Olivier Perriraz
Marie Sciascia
Musique : Pierrick Goerger
Quatre textes ont été choisis pour ce spectacle.
La pêche à la Baleine
L’éléphant de mer
Le retour au pays
Tentative de description d’un diner de têtes
Photographies © Gaétan Clément