1936/2016 au moment de la création de ce spectacle, il y a comme une résonance dans ces deux époques, une mémoire de déjà vu et toujours d’actualité qui entre en résonance avec la crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui :
Crise des banques, gouvernements instables, corruption, montée des partis d’extrêmes droite, pauvreté croissante des populations… Notre spectacle « Trente six, la vie est à nous » retracera le contexte et la courte vie des années Front populaire. Le texte du spectacle, son fil conducteur, est extrait du documentaire historique de Jean François Delassus : « Le front populaire, à nous la vie ». Quatre comédiens sur scène alterneront plusieurs rôles, ils seront tours à tours ouvriers, syndicalistes, sociaux démocrates, fascistes ou simples narrateurs. Il ne s’agira pas de raconter l’histoire d’un individu mais plutôt de témoigner d’un mouvement social, d’un mouvement populaire, du souffle utopique qu’a été le Front populaire. Cet élan de solidarité et de joie sera symbolisé par des farandoles. Farandoles, leurs origines remontent à la nuit des temps comme ce rêve de fraternité. Ce rêve fragile et délicat de fraternité, d’un monde plus équitable sera l’une des « couleurs » scénique du spectacle. Cette apparence de naïveté ne suffirait cependant pas à représenter l’élan qui a porté ces hommes et ces femmes.
Une occasion pour nous, compagnie sensible aux thématiques humaines et citoyennes de revisiter l’histoire de nos conquêtes sociales. Ces conquêtes sociales semblent vulnérables face à l’océan du capitalisme. Que sont-elles sinon des gardes fous face à l’insatiabilité des capitaux ? Il est encore temps de nous questionner sur leur pérennité.
Questionner le contexte social, politique de la France des années 1934/1936 et observer les similitudes avec notre époque, tenter de s’interroger et peut-être de trouver l’élan de s’extraire d’une forme de fatalisme, un élan populaire et fraternel…
La musique, jouée en direct, est une passerelle dans le temps, entre des chansons et l’accordéon représentatifs de cette époque et les consonances musicales d’aujourd’hui. Nous ne représenterons pas cette époque comme une période momifiée. Nous tenterons plutôt de saisir comment elle se perdure aujourd’hui.
Le spectacle est joué avec une chorégraphie symbolisant l’idée de la construction et de la dé-construction, à l’aide de cartons qui s’empilent les uns sur les autres, dans de grands chariots mobiles et dans des mouvements rappelant le travail à la chaine. La synchronisation des gestes et du jeu se veut précise et rythmée.